KEF Blade : testé

L’un des plus anciens fabricants de haut-parleurs britanniques, KEF, fondé en 1961 par Raymond Cook, a célébré son 50e anniversaire avec l’arrivée de « Blade », résultat de cinq décennies de recherche et d’expérimentation.

Les héritiers des Héritiers Cook connaissent la loi : pour réussir, il faut constamment évoluer, essayer de nouvelles choses et trouver des chemins inexplorés. Cela a toujours été la façon de faire de KEF. L’achèvement du projet Austin, par exemple, sur lequel la société a travaillé au début des années 2000, a d’abord permis de rafraîchir la gamme « de référence » de KEF, puis une partie de la technologie d’Austin a été transmise aux unités plus jeunes, améliorant ainsi toute la gamme de la société. Le projet Muon a suivi, présentant les nouvelles avancées technologiques de KEF. Alors que ce cycle de développement se met en place, Blade représente un autre défi en cours de route. Trois années d’expérimentation de nouvelles technologies et d’idées de conception, pour se rendre compte par elles-mêmes lors du salon haut de gamme de Munich 2009. Après avoir apprécié la sensation du spectacle, les ingénieurs de KEF ont passé les deux années suivantes à perfectionner le concept Blade.

Caractéristiques de conception

L’idée clé du nouveau concept est la source apparente unique, qui est une technologie de source ponctuelle putative. KEF n’en est pas à son coup d’essai. Le module Uni-Q, qui combine le tweeter et le médium sur un même axe, crée une source sonore apparemment ponctuelle à l’extrémité MF/HF de la gamme. Mais dans le Blade, les Britanniques sont allés encore plus loin en intégrant toutes les fréquences audio du système en un seul point, éliminant automatiquement la mise en phase des séparateurs de médiums qui nécessitent des circuits complexes, des composants coûteux et qui, de toute façon, ne fonctionnent pas toujours correctement. Dans Blade, la cohérence est obtenue de la manière la plus directe possible : le module Uni-Q avant est complété par deux paires de woofers placés symétriquement dans les panneaux latéraux au-dessus et au-dessous du haut-parleur coaxial. Les haut-parleurs de graves de chaque paire s’intègrent en une seule unité, grâce à des aimants collés et à trois tiges métalliques qui courent sur la largeur du caisson pour relier les supports de haut-parleurs opposés. Non seulement le caisson bénéficie d’une rigidité supplémentaire, mais les haut-parleurs de graves à phase égale annulent l’influence de chacun sur le caisson en éliminant les vibrations et les émissions sonores parasites des panneaux latéraux technologie Force Cancelling . Et la qualité des basses est encore améliorée par l’utilisation de chambres isolées pour chaque paire de haut-parleurs de basses, avec des ports réflexes acheminés à l’arrière de l’enceinte.

Quatre haut-parleurs de graves Blade avec des cônes en polymère de 225 millimètres maintenus par des entourages semi-circulaires concaves. D’énormes aimants et des bobines mobiles surdimensionnées entraînent les haut-parleurs sans distorsion, quelle que soit la puissance que peut délivrer une enceinte – qui, soit dit en passant, atteint un maximum de 400 watts RMS . Bien sûr, faire fonctionner le caisson de cette manière génère beaucoup de chaleur et d’air comprimé à l’arrière des cônes. Compte tenu de la disposition par paire des haut-parleurs de graves dans le caisson et de l’utilisation de la technologie Force Cancelling, le chemin normal des conduits à travers le système magnétique a été fermé. L’astuce consiste à équiper les haut-parleurs de graves d’évents, ingénieusement placés entre la bobine mobile et le diaphragme. Une autre caractéristique intéressante des haut-parleurs de graves du Blade est la connexion visco-élastique entre la bobine mobile et le diaphragme. Le résultat est un filtre mécanique pour filtrer les hautes fréquences qui atteindraient la valeur de résonance du cône, provoquant une distorsion audio. Nous aurions également pu opter pour un filtre électrique d’ordre supérieur mais, comme nous l’avons noté, les concepteurs de la lame ont délibérément évité de le faire. Le concept de source apparente unique implique l’utilisation du filtre le plus simple possible pour maximiser la cohérence de phase des différents haut-parleurs de l’enceinte. Le circuit du filtre de séparation utilise des éléments soigneusement sélectionnés qui sont assemblés à la main sur la carte de circuit imprimé à l’aide d’un assemblage à charnière. Le panneau de câblage de Blade comporte des connecteurs WBT d’inspiration audiophile, dont un certain nombre permet des méthodes de connexion en bi-câblage/bi-amplification.

Uni-Q, notre unité de dixième génération à ce jour, comporte un tweeter de 25 mm équipé d’une chambre de choc arrière et d’un double diaphragme en titane composé de dômes sphériques et elliptiques imbriqués. La construction inhabituelle de la membrane augmente considérablement sa solidité et sa résistance aux résonances, en particulier sur les bords, où se trouve le point faible des dômes « simples ». Le tweeter est intégré à la lentille acoustique exclusive Tangerine, dotée d’une conception ingénieuse à plusieurs feuilles qui augmente simultanément la sensibilité et la douceur de la réponse dans les octaves supérieures. La plage de fonctionnement du tweeter est étendue à 35kHz +/-3dB et 45kHz à +/-6dB, plutôt que l’utilisation d’un hypertweeter.

Pour optimiser le haut-parleur de médium coaxial Uni-Q, les ingénieurs britanniques ont mis au point une nouvelle membrane hybride et procédé à une modélisation informatique rigoureuse de la mécanique du haut-parleur à l’aide de la méthode des éléments finis et des éléments limites. Le diaphragme de 125 mm de diamètre, fabriqué à partir d’un alliage de lithium, de magnésium et d’aluminium, est renforcé à l’intérieur par un squelette en polymère à cristaux liquides LCLP , avec un rapport rigidité/densité extrêmement élevé et des caractéristiques d’amortissement supérieures, ce qui se traduit par une amélioration spectaculaire du diaphragme métallique avec un poids supplémentaire très faible. En outre, pour pousser les résonances encore plus loin dans les fréquences supérieures, le profil de la membrane du médium a été entaillé sur mesure et la bobine mobile est fixée au cône au point nodal correspondant à la première fréquence de résonance, ce qui compense son influence. Toutes ces mesures ont permis d’étendre considérablement la gamme de fréquences, dans laquelle le médium fonctionne presque comme un piston parfait. Un système d’aimants en néodyme optimisé réduit encore la distorsion. Les ingénieurs de KEF admettent qu’ils n’ont jamais eu une aussi bonne coordination entre le tweeter et le médium dans un module Uni-Q, ce qui est particulièrement important car le cône du médium est en partie une embouchure pour le dôme du tweeter et donc toute résonance incontrôlée du premier affecte immédiatement le son du second. L’une des raisons pour lesquelles KEF a rejeté l’utilisation d’un haut-parleur de médium à cône dans le projet Austin, le remplaçant par un diaphragme incurvé sur une suspension presque plate, qui, dans la lame, se transforme en une  » lentille acoustique  » en polymère surdimensionnée entourant l’Uni-Q. Il a fallu beaucoup de calculs et d’expérimentations pour y parvenir, mais il en résulte un niveau impressionnant de réponse du tweeter hors axe, nettement supérieur à celui d’un module coaxial inséré dans la plaque frontale affleurante d’une enceinte conventionnelle.

Considérations sur la conception

Les designers dirigés par Erick Chan, du studio ECCO Design basé à New York, ont travaillé à la création de l’image visuelle unique de Blade. La silhouette élancée et aérienne de Blade s’inspire de la série d’œuvres « Bird in Space » de Brancisi, dans lesquelles le sculpteur moderniste exprime de manière abstraite l’idée de mouvement et de vol. Cette image futuriste convenait parfaitement à Blade, tant en termes d’impact visuel qu’en termes de fonctionnalité et de faisabilité acoustique.

Ce n’est donc pas une coïncidence si le meuble Blade ressemble à une exposition d’art moderne : des courbes sinueuses, un profil frontal parabolique et un support métallique élégant à la base du meuble. La séparation du sol s’effectue au moyen de pointes à hauteur réglable, pour faciliter le réglage, les pointes sont équipées de roues dentées réglables. Ce dernier point ne fera pas de mal, car avec un peu moins de 60 kg, les enceintes seront lourdes à incliner d’avant en arrière. Cette forme accrocheuse est également très avantageuse sur le plan acoustique, car aucune onde stationnaire n’est générée dans une enceinte sans surfaces parallèles et la façade incurvée minimise la réflexion du son du baffle vers l’auditeur. Le caisson robuste et acoustiquement inerte est fabriqué en matériau composite avec un noyau en liège et des couches extérieures tissées en fibre de carbone. La forme et la structure du caisson renforcées par de nombreuses entretoises à l’intérieur lui confèrent une résistance exceptionnelle aux diverses vibrations. La touche finale de l’extérieur du Blade est apportée par une abondance de garnitures colorées pour tous les goûts. En plus du noir brillant standard et du blanc assorti, les enceintes sont disponibles dans un choix de douze finitions complémentaires.

CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES

Modèle KEF Blade

Type Bassreflex au sol, Source apparente unique

Nombre de bandes 3

Haut-parleurs mm HF 25

MF 125

woofer 4×225

Puissance d’amplificateur recommandée W 50-400

Gamme de fréquences Hz 40-35k +/-3dB ,

28-45k +/-6dB

Fréquences de coupure Hz 350/3k

Pas de blindage magnétique

Sensibilité dB 90

Impédance Ohm 4

Connexion à deux câbles oui

Dimensions hors tout HxLxP mm 1590x363x540

Poids kg 57,2

1 000 000 Euro.